Hier, je déjeunais avec Camille, la chargée de l’évènementiel et partenariats des Premières (une super offre en région pour celles qui souhaitent lancer un projet ambitieux) et nous échangions sur l’éco-système. Nous faisions un rapide tour d’horizon des acteurs et on s’étonnait toutes les deux du nombre d’acteurs qui se mettent à créer des « divisions » entrepreneuriat féminin au sein de leur offre. Coup marketing ou véritable volonté d’aider les femmes à s’envoler, l’avenir nous le dira…
En 2016, quand nous avons développé l’offre l-start, nous avions à cœur avec Dominique de proposer une approche différente pour aider celles qui hésitaient encore à se lancer, convaincues qu’entreprendre en tant que femme est singulier et requiert une méthode et un environnement appropriés !
A chaque intervention, on m’interroge souvent sur notre positionnement féminin. Sommes nous vraiment des entrepreneures différentes des entrepreneurs ?
J’ai donc voulu cette semaine, rétablir mes vérités.
1.Beaucoup de femmes privilégient le solo-entrepreneuriat
VRAI. Lors de nos rencontres sur les salons, beaucoup de porteuses de projet expriment leur souhait de monter des projets solos. Leur ambition n’est pas de construire le prochain Google mais de créer une activité rentable pleine de sens. Recruter, générer un gros chiffre d’affaires est rarement un postulat quand elles se lancent.
2. Beaucoup de femmes privilégient les services
VRAI. Beaucoup d’entrepreneures viennent à l’entrepreneuriat avec une offre de service. J’y vois deux principales explications. La première est qu’elles proposent souvent une offre qu’il leur a manqué dans leur vie ou leur parcours (service à la personne : enseignement, garde d’enfant, assistanat, conciergerie… ) ou une offre qu’elles ont identifié comme manquantes pour améliorer la vie des autres (coach, conseil, profession para-médicales…).
63% des entreprises intervenant dans le secteur de la santé en 2019 sont crée par des femmes – Source APCE
La seconde raison est que le service requiert moins de financements qu’un produit. Il est alors plus facile de démarrer doucement pour tester son offre sans se mettre en danger.
Les offres d’accompagnements qui proposent alors de construire de lourds business model et business plans découragent parfois ces femmes qui souhaitent rapidement tester leur idée.
3. Les porteuses de projet demandent moins de financement
VRAI. Beaucoup de femmes se lancent en autofinançant. Si dans de nombreux cas, le business model qu’elles choisissent ne requiert pas beaucoup d’investissements et leur permette de commencer à leur rythme, cela témoigne surtout du fait que les femmes ont plus de difficultés à solliciter des financements. Souci de légitimité, peur de l’avenir, difficulté à demander de l’aide : elles préfèrent souvent commencer à leur rythme, seule.
Les porteuses de projet ne se reconnaissent alors pas toujours dans les formes d’accompagnements mixtes ou les financements sont un aspect majeur.
4. Entreprendre pour concilier pro/perso
VRAI. Nous sommes nombreuses à avoir choisi d’entreprendre pour concilier plus facilement la vie pro et perso. En devenant indépendante, on choisit son rythme de travail et on décale ses horaires.
Si l’écueil de travailler tout le temps et de s’oublier est réel, il permet cependant de s’adapter plus facilement aux contraintes familiales.
5. Il est plus difficile d’entreprendre comme on est une femme
VRAI et FAUX. Depuis quelques années, les dispositifs se sont multipliés pour encourager les femmes à se lancer : accompagnements, subventions, concours, prêts d’honneur… La progression du nombre de créations au féminin montre que cela fonctionne. La place accordée aux femmes entrepreneures dans les médias a aussi permis de faire évoluer les mentalités et libérer certaines porteuses de projet. Malheureusement les croyances limitantes ressentis par de nombreuses candidates restent le frein principal ! Peur de ne pas être à la hauteur, manque de compétences, absence de soutien de l’entourage…
Vous l’aurez compris, l’entrepreneuriat au féminin est singulier. Pour maximiser les chances de réussite des porteuses de projet et les aider à devenir rentable rapidement, il est indispensable de repenser l’accompagnement: Prendre en compte les spécificités psychologiques, bâtir leur confiance mais aussi créer des outils adaptés et agiles pour leur type de business!